En peu de temps, toutes les marques ont proposé des lunettes à verres interchangeables. Mais qu’offrent-elles réellement ? Quels sont leurs avantages et inconvénients ? A qui s’adressent-elles ? Nous nous sommes penchés sur ces lunettes qui rencontrent un franc succès ?
L’histoire des lunettes à verres interchangeables commence avec les Oakley Jawbone. Il y a certes eu d’autres modèles avant, mais ces Oakley ont apporté une nouvelle vision du changement de verre. Avec elles, plus besoin de procéder au changement chez soi au dessus d’une table. Le changement est devenu si facile et rapide que l’on peut le faire en cours de sortie pour s’adapter à la luminosité ambiante. Et pour parvenir à cette souplesse d’utilisation, Oakley avait complètement repensé la monture, incluant des charnières et des loquets permettant de garantir un excellent maintien du verre et surtout une usure très limitée des pièces.
Les systèmes à loquet
Les loquets servant à maintenir les verres ou une partie de la monture ont d’abord été utilisés par Oakley, sur le modèle Jawbone puis Radarlock, Racing Jacket, Fast Jacket et plus récemment les Jawbreaker. Oakley a choisi de miser sur ce système afin de garantir un maintien des verres optimal et surtout une meilleure résistance à l’usure. Contrairement aux systèmes basiques, avec lesquels les verres sont clipsés à force, les systèmes à loquets s’usent beaucoup moins vite.
Hormis Oakley, peu de marques se sont lancés dans la conception de lunettes à verres interchangeables équipées de loquets. On saluera la tentative de Smith avec la Pivlock Overdrive qui est l’un des seuls modèles à offrir un maniement et un fonctionnement agréable et efficace.
Les systèmes à clips
Compte tenu de leur facilité de fabrication et donc du faible coût associé, les systèmes à clips sont les plus répandus. Le plus souvent, ils reposent sur une insertion « en force » du verre dans la monture. Pour garantir un bon maintien du verre dans sa position, les fabricants recourent à des découpes dans le verre en forme de crochet qui, une fois insérées dans la monture, ne bougeront plus. Cette méthode est par exemple largement utilisée par Cébé sur ses modèles Wild ou S’track. En dépit des apparences, le changement de verre est très facile, une fois le coup de main acquis. En revanche, on peut reprocher à ce système son usure assez rapide comparée aux systèmes à loquets. L’insertion à force dans le plastique de la monture finit par créer une usure qui nuira à terme à la bonne tenue des verres.
D’autres systèmes à clips permettent de maintenir les branches dans une position verrouillant les verres. Il faut alors actionner les branches pour libérer le verre comme c’est par exemple le cas avec les nouvelles Smith Pivlock Arena.
Les lunettes de soleil à verres interchangeables s’adressent avant tout aux sportifs. L’objectif n’est pas de métamorphoser visuellement les lunettes mais d’adapter les verres aux conditions de luminosité pour une vision optimale. Et en cela, le pari est réussi. Car ces lunettes offrent réellement un confort d’utilisation très appréciable lorsque l’on part pour un trail sur une journée, ou une sortie VTT où la météo oscille entre beau et mauvais temps. Ces lunettes offrent une alternative très intéressante aux verres photochromiques, certes très efficace mais incapables de couvrir la même plage de luminosité que les lunettes à verres interchangeables. Nous avons pu utiliser les deux ces dernières années, que ce soit en VTT ou en running. Il faut admettre que les verres photochromiques vont s’adapter automatiquement à la luminosité, offrant ainsi une vision normalement parfaite. Mais leur faiblesse réside dans leur amplitude. Même les meilleures références capables de couvrir de la catégorie 2 à 4 sont soit trop clairs soit trop foncés, selon les yeux de chacun.
Une faiblesse que les lunettes à verres interchangeables ne connaissent pas.